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Sita D Lyrical Diva : "la Première Dame" de Saint-Vincent

Retours sur la carrière de Sita D Lyrikal Diva, la première artiste féminine de Saint-Vincent à représenter la Soca dans le monde.



BJ : Sita, peux-tu nous décrire la Soca en trois mots s’il te plaît

Sita D Lyrical Diva : FUN, FUN, FUN (rires)


La Soca n’est pas une musique avec laquelle tu te prends la tête. C’est un style musical propre aux ambiances festives, d'enjaillement…

BJ : Pourquoi ce choix ?

Sita D Lyrical Diva : La Soca n’est pas une musique avec laquelle tu te prends la tête. C’est un style musical propre aux ambiances festives, d'enjaillement… Avec cette musique tu laisses derrière toi tes problèmes et le stress. Tu te sens libre. Tu t'amuses simplement.


BJ : Peux-tu nous expliquer dans quelle mesure est-ce important pour toi d’écrire ou de co-écrire tes chansons.

Sita D Lyrical Diva : C’est important parce que quand tu commences à apprendre comment fonctionne le business dans le monde de la musique, tu comprends vite que tu es payé pour ton talent. Donc si tu n’écris pas tes propres chansons, tu ne toucheras quasiment rien des droits des morceaux sur lesquels tu chantes. C’est la raison pour laquelle c’est important pour moi.


Je dirais avec certitude que c’est le Dancehall qui m’inspire en tant qu’artiste Soca.

BJ : Est-ce que la Soca t’influence en tant qu’artiste Dancehall ou c’est plutôt le Dancehall qui t’inspire en tant qu’artiste Soca ?

Sita D Lyrical Diva : Je dirais avec certitude que c’est le Dancehall qui m’inspire en tant qu’artiste Soca. Mon premier amour musical est le Dancehall. Je l’ai découvert très jeune. Ayant grandi dans une famille monoparentale avec mon père, qui est rastafarien, il vendait les disques d’artistes comme Bob Marley ou encore Peter Tosh. Et je dirais que c’est aux alentours de mes 9-10 ans que je suis tombée amoureuse du Dancehall.

Si on compare, la Soca c’est plus un style de musique pour s'amuser, les beats Soca sont très festifs et donnent envie de profiter de l’instant présent. Alors que le Reggae - base du Dancehall - ramène à une certaine réalité.


Alors oui je dirais que le Dancehall me correspond notamment par ma personnalité aussi qui est très expressive. C’est ce qui influence mes chansons Soca.


BJ : Peux-tu nous dire comment t’es donc venue l’envie de faire de la Soca. Et aussi pourquoi ?

Sita D Lyrical Diva : Je suis originaire de Saint Vincent et sur mon île le Dancehall n’est pas vraiment une musique beaucoup écoutée. Par contre on a créé le xx Soca qui est un style musical qui rassemble Dancehall et Soca.

Chez nous, le carnaval est en juillet. Depuis le mois de mai tu peux entendre de la Soca non stop à la radio. A cette époque de l'année, c'est la seule musique qui est jouée dans les radios. Donc si tu veux être entendu en tant qu’artiste le mieux est de miser sur la Soca. C’est très populaire et fédère les gens au maximum. Raison pour laquelle je m’y suis mise.



BJ : Comment es-tu devenue aussi forte en freestyle ?

Sita D Lyrical Diva : (rires) Je pense que je suis née comme ça !!!! Je pense que cela vient de ma culture Dancehall/Reggae qui reste une musique de rébellion. Et puis je suis scorpion, un signe astrologique naturellement rebel. Cela a commencé quand j’étais encore au lycée, pendant un projet on m’a demandé de faire une représentation. A cette époque j’aimais reprendre sur scène un des de Beenie Man. Il s'avère qu'un de mes prof', qui était très conservateur, s’est carrément mis debout et a commencé à s’ambiancer, quand il m’a vu sur scène la première fois !

J’ai su à ce moment que j’avais la capacité de faire bouger les gens grâce à ma créativité. Que c’était du divertissement pour eux. A ce moment-là je savais que je serais une artiste.


Puis il y avaient pas ma de de battle de freestyles. Se sont les hommes qui s’y présentaient. Je me suis dit, “nan c’est pas normal. Ça ne va pas”. J’ai donc décidé de me présenter et c’est là où j’ai fait mes gammes. Les gens étaient bluffés par mes capacités et me disaient que c’était la première fois qu’ils voyaient une femme capable de faire des freestyle avec autant d’aplomb. Et de là aussi on a commencé à m’appeler “First Lady”.



BJ : Pourquoi avoir pris ce surnom comme nom de scène à tes débuts ?

Sita D Lyrical Diva : J’étais la seule femme de l’île à performer sur scène dans les compétions de freestyles. J’ai alors décidé d'utiliser ce surnom. J’ai été la première artiste féminine de Saint-VIncent et des Grenadines à : être produite sur une prod jamaïcaine sur le Tropikal riddim (Vybz Kartel,...), à me rendre en Jamaïque pour tourner un clip, à représenter mon île à l'international lors de compétitions, à être récompensée…

Mais j’ai laissé ce nom de scène car il y avait pas mal de soucis au niveau marketing. Mais les gens qui me suivent depuis le début continuent de m’appeler “First Lady”.

Le truc c’est que quand je disais aux gens qu’ils pouvaient retrouver mes chansons sur YouTube, quand ils tapaient “First Lady” ce sont des vidéos de Michelle Obama qui apparaissent (rires). Cela était un vrai problème.

Aujourd’hui c’est Sita D Lyrical Diva car je me passionne pour les mots et la mode.

BJ : Tu accordes du temps à faire des live sur tes réseaux sociaux, peux-tu nous expliquer pourquoi c'est important pour toi ?

Sita D Lyrical Diva : Parce que j’ai toujours l'habitude de dire que tes réseaux sociaux sont ton site web personnel. Et si tu veux un public engagé c’est primordial qu’il sache que tout ce que tu fais n’est pas que préenregistré. Cela me permet de créer des interactions avec mon public. Si une personne me pose une question, elle peut avoir une réponse immédiate. Cela renforce les liens avec mon public, comme s' il faisait partie de ma famille. C’est également un moyen de vendre ton personnel branding. Peu importe ton nom ou ton succès, cela fait partie du job d’artiste. Je considère donc mes réseaux sociaux comme mon site web personnel, via lesquels je diffuse mes actualités, je fais mes promotions, j'annonce mes dates de concerts et autres.


BJ : Comment les réseaux sociaux impactent-ils ta relation avec ton public ?

Sita D Lyrical Diva : De façon très positive. Vous savez, je pense que par contre s’il y a trop d’informations cela peut devenir négatif. Car les gens ne savent plus quoi voir, lire ou regarder. Et les artistes ne sont pas forcément préparés pour le bad buzz ou les mauvais retours. A défaut, si tu sais comment et quoi promouvoir tu es plus préparé à faire face aux retombées négatives. Les êtres humains restent avant tout humains, et donc imprévisibles.

Donc oui je pense que les réseaux sociaux sont une bonne chose - en termes de relation avec mon public - une fois que tu sais les utiliser à bon escient. Surtout si tu as bien défini ton image de marque, c'est plus simple de se mettre en avant sans pour autant en faire de trop ou tout le temps publié la même chose.


[...] si je devais choisir un événement Soca en particulier de notre carnaval, je conseillerais sans hésitation Soca Monarch.

BJ : En tant qu'artiste de Saint Vincent & Les Grenadines, peux-tu nous en dire plus sur les artistes Soca et la scèneSoca là-bas ?

Sita D Lyrical Diva : Comme je le disais, entre mai et juillet la période est très dynamique niveau musique Soca. On a la compétition Soca Monarch pendant laquelle, les artistes dont les chansons sont les plus populaires, sont sélectionnés par un jury formé pour la période du carnaval. A l’issue de la compétition, ce jury vote pour l’artiste Soca de l’année : le Roi ou la Reine. Mais pour le moment nous n’avons jamais eu de Reine alors que la compétition existe depuis 50 ans. Je n’y ai jamais participé car je suis à chaque fois demandée à la Barbade au même moment pour participer à la compétition International Bashment. Je voudrais bien un jour participer à la Soca Monarch de mon île, c’est vraiment un rendez-vous local incontournable pour la scène Soca. On y retrouve pas mal d'événements et de fêtes en tous genres. Et si je devais choisir un événement Soca en particulier de notre carnaval, je conseillerais sans hésitation Soca Monarch.


BJ : Quand on écoute tes paroles, on a l'impression que tu aimes "renverser le thé" : il y a beaucoup de citations drôles, de conseils et on n'a pas l'habitude de voir ça dans la musique Soca, surtout de la part d'une artiste féminine : d'où cela vient-il ?

Sita D Lyrical Diva : Ah (rires) C’est ce que je vous évoquais toute à l’heure : ma personnalité. Je mets beaucoup de moi dans ma façon de raconter. Les thèmes ne sont pas forcément issus de mes expériences personnelles. Par exemple “your man is my man”, ces paroles ont beaucoup fait réagir et j’ai eu pas de monde qui m’a demandé si cela était du vécu (rires). Ça ne l’était pas mais j’ai juste voulu me mettre à la place de la fille n°2 (la side chick). Quand tu prêtes attention aux paroles de “Matey”, son point de vue est drôle et puis je ne pense pas honnêtement que beaucoup diraient ce qu’elle raconte (rires).



BJ : On a remarqué qu'il y a une bonne connexion entre toi, Nessa Preppy et Mister Killa. Peux-tu nous en dire plus sur le remix de " Matey " ? Comment se sont-ils mis dans l'ambiance de la chanson ?

Sita D Lyrical Diva : J’ai rencontré Mister Killa la Barbade parce qu’il m’a vu performer à Saint-Vincent. On a tous les deux performer à Saint-Vincent puis voyager pour la Barbade directement. J’étais dans le même avion que son agent qui me disait qu’il était très impressionné par ma performance car c’était une fête all inclusive et j’étais là avec une tenue qui n’était pas vraiment appropriée pour une fête (rire). Mais il était impressionné parce que j’étais différente. Il m’a dit « tout le monde se ressemble et quand tu es arrivée tu étais différentes et tu dominer la scène ! ». Donc on a discuté et puis il m’a dit que c’était le manager de Mister Killa alors je lui ai dit que j’ai toujours étais intéressé pour travailler avec Mister Killa. Il m’a dit de lui envoyer quelques-unes de mes musiques alors je lui ai envoyé 3 chansons. Il a directement aimé le délire de "Matey" donc a travaillé sur ce projet ensemble.

Et puis il m’a dit que c’était un bon ami de Nessa Preppy et qu’il lui parlerai du projet. Donc ils ont enregistré leur partie et l’ont envoyée à mon producteur. Il a tout mixer et puis quand la promo est sortie ça a été hit directement.


BJ : Peux-tu partager avec nous tes nouveaux projets à venir ? Et dire à notre communauté sur quelles plateformes peut-elle retrouver tes chansons ?

Sita D Lyrical Diva : Vous pouvez trouver mon travail sur tous mes réseaux sociaux : sitadlyriczldiva.

J’ai sortie un riddim que j’ai produit moi-même qui s’appelle « Silent through riddim » en featuring avec des artistes comme Problem child. Je suis très excité par ce projet.

BJ : Peux-tu nous en dire plus sur tes talents de productrice ? Sita D Lyrical Diva : Avoir été danseuse pendant 13 ans m’a aidé à voir les erreurs que certains artistes commettent quand ils veulent faire du Dancehall. Et ça arrive souvent. Donc j’ai décidé d’aider ceux qui voulaient faire du Dancehall pour qu’ils arrivent à faire de la musique sans les défauts que j'entendais. Certains d’entre eux ne comprennent pas la prononciation des mots car la musique Dancehall est différente de la musique Soca. J’ai donc décidé de prendre quelques artistes sous mon aile et de monter un projet avec eux. On est parti au studio ensemble et j’ai pu réécrire quelques-unes de leurs chansons. Et des fois, on peut monter des projets avec des artistes en pleine évolution mais ça n’a pas nécessairement le succès qu’on souhaite et c’est pourquoi j’ai fait appel à Problem Child. Il était très content de m’assister d’autant plus que c’est un plus grand artiste. Il a été très coopératif et a accepté de promouvoir certains des artistes


■ Crédits photo/vidéos : Sita D Lyrical Diva

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